Plus de 40 ans après l'identification du virus, l'épidémie de VIH/SIDA reste l'un des plus grands problèmes de santé publique au monde. Depuis le début de la pandémie, 85 millions de personnes ont été infecté par le virus, et 40 millions ont perdu leur vie à cause des complications liées au SIDA. Aujourd’hui, 39 millions de personnes vivent avec le VIH, surtout dans certaines régions du monde à haute prévalence comme l’Afrique sub-saharienne, et chaque année environ 1,3 millions des nouveaux cas et 700000 décès sont enregistrés.
Pourtant, le pronostic de la maladie a été radicalement modifié par l’introduction, depuis la moitié des années ’90, du traitement antirétrovirale (ART). La thérapie antirétrovirale a permis de franchir deux étapes historiques : aujourd'hui, une personne traitée efficacement a une espérance de vie comparable à celle des personnes non infectées et ne transmet pas le virus à ses partenaires.
Malgré ces énormes succès, la bataille contre le virus est encore loin d'être gagnée. En effet, l’accès au traitement n’est pas uniforme, et en conséquence une part importante des personnes vivant avec le VIH n’est toujours pas traitée. Par ailleurs, malgré le fait que le traitement actuel permette de contrôler efficacement la réplication du virus, celui-ci ne permet pas de guérir de l'infection. En conséquence, le virus persiste dans l’organisme et les personnes vivant avec VIH doivent prendre leur traitement à vie. Des études récentes ont confirmé que la persistance virale n'est pas sans conséquence : les personnes vivant avec le VIH et traitées de manière efficace ont un risque accru de développer un certain nombre d’affections, telles que des troubles cardiovasculaires ou des maladies cancéreuses, qui pourraient affecter à terme leur qualité de vie.
Ainsi, mettre fin à l'épidémie de VIH représente une des priorités des politiques de santé publique.Pour atteindre cet objectif ambitieux, il est nécessaire de prévenir le développement de nouvelles infections en agissant sur plusieurs fronts :
Le développement d’un vaccin préventif efficace est particulièrement difficile à obtenir car le VIH est passé maître dans l'art de se dissimuler et de diminuer les mécanismes de défense qui permettent normalement à l'organisme de se protéger des agents infectieux. Cependant, très rarement, certaines personnes infectées parviennent à contrôler la réplication du virus en absence de traitement, et ce, uniquement grâce à leur système immunitaire. Ces personnes représentent la preuve que le système immunitaire est capable de générer une réponse capable de contrôler la réplication du virus VIH par un mécanisme qui reste pour le moment inconnu. L’identification de ce/ces mécanismes pourrait favoriser le développement d'approches vaccinales efficaces.
C’est dans ce contexte que le projet de recherche mené par l'équipe de chercheurs du Professeur Perreau vise à identifier les caractéristiques d'une réponse immunitaire efficace contre le VIH, à partir de l'étude minutieuse des mécanismes immunitaires développés chez les personnes capables de contrôler naturellement la réplication du virus. Plus précisément, l'étude portera sur l’étude de cellules particulières, appelées lymphocytes T CD8, qui sont normalement impliquées dans la lutte contre les infections virales et qui peuvent présenter des caractéristiques particulières. Dans le cadre de ce projet, les lymphocytes T CD8 dirigées contre le VIH seront ainsi spécifiquement identifiés, isolés et étudiés.
Ce projet de recherche est actuellement soutenu par Freedom Forever Association